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Présentation du tableau de Norman Rockwell:

A l’abri de la peur

Description:

 

Ce tableau représente deux enfants endormis et leurs parents qui viennent les border. Le tableau montre que les enfants peuvent dormir en paix sous le regard protecteur de leurs parents sans s'inquiéter de la guerre qui fait rage.

 

La mère ramène la couverture pour les préserver du froid. Le père tient à la main un journal dont les gros titres sont importants : il s’agit des bombardements intensifs de Londres par l’aviation allemande qui a entraîné la mort de 50.000 civils. On appelle cette période « le Blitz » (« La guerre éclair » en allemand). Le contraste est donc saisissant entre l’horreur de la guerre et les enfants paisiblement endormis.

Le père semble penser « Pendant que Londres est sous les bombes, et que tant de civils innocents meurent, mes enfants dorment en paix… »

Analyse:

 

L’ultime tableau de la série, « Freedom from fear », n’a jamais réellement satisfait son auteur qui le jugeait trop statique. Mais, le peintre-illustrateur, dans ces années quarante, n’a déjà plus grand-chose à prouver quant à sa dextérité. Si « Freedom from fear » nous intéresse ici, c’est justement parce qu’il met en lumière un artiste plus complexe que virtuose, mais aussi parce que le sujet traité nous interroge à l’aune des événements contemporains.

Comment représenter Le droit de ne pas vivre dans la peur ? En bon pédagogue, Rockwell élude ici l’option allégorique (à la différence de Liberté de culte, beaucoup plus solennelle) pour mettre en scène un épisode de la vie ordinaire de cette middle class américaine, catégorie sociale la plus immédiatement identifiable par l’ensemble de ses concitoyens.

Le cadre choisi est une maison, cadre traditionnel de la cellule familiale plus particulièrement, une chambre d’enfant. Rockwell montre un modèle parental très conventionnel tout comme le décor.

Après les personnages et le décor, il s’agit pour Rockwell de trouver le moment le plus approprié au sujet : la nuit, bien sûr où chacun s’abandonne au sommeil réparateur, en espérant éviter les cauchemars.

Les parents viennent de quitter le séjour pour rejoindre l’étage où se trouvent les chambres. La mère, qui a conservé son tablier, se penche pour couvrir les enfants, geste ordinaire et séculaire saisi par Rockwell dans un instantané si juste de vérité que la délicate préhension de ses doigts sur le drap suffit à exprimer toute la douceur de sa bienveillance.

Les deux enfants endormis n’entendent plus les mots affectueux qu’elle leur murmure, à la différence du père, lequel ne peut réprimer un sourire attendri. Aux multiples soins prodigués par la mère, répond sa retenue, pour ne pas dire sa passivité, qu’une longue éducation lui a inculquée au nom de l’opposition des principes et de la complémentarité des rôles. D’une main, il tient encore le journal et les lunettes nécessaires à sa lecture. Heure paisible.

On distingue 3 grandes lignes formant le chiffre quatre. C’est un clin d’œil au titre de l’œuvre «The Four freedoms » ou bien au fait qu’il s’agit du 4ème tableau de la série. La mise en situation du groupe parental s’intègre dans d’un jeu d’obliques parallèles qui structure toute la composition:

- à gauche, la ligne qui s’inscrit sur le papier peint

-au centre, le revers du drap, prolongé par l’oblique du journal

-à droite, enfin, celle plus accusée de la rampe d’escalier

 

Une telle scansion, outre sa fonction rythmique, agit directement sur notre perception immédiate de l’image. Dans l’irrésistible mouvement qu’elle imprime – un basculement de droite à gauche vers les enfants, point de convergence du tableau – elle nous associe au geste protecteur de la mère. Cette projection de l’observateur dans la toile, au point de l’intégrer implicitement dans la narration, Rockwell la doit naturellement à la spécificité d’une culture américaine, celle du spectacle, de cet échange avec le public né de l’écran hollywoodien qui fait de chacun de nous le témoin privilégié d’une expérience unique.


 

Mais que lisait donc ce père attendri, avant les ultimes rituels du coucher? « Bombings kill (…) horror hits »…peut-on apercevoir sur la une du quotidien. Depuis septembre 1940, Londres et les grandes villes du Royaume-Uni sont en effet soumises au Blitz meurtrier de la Luftwaffe, années d’apocalypse pour tout un peuple de citadins, galvanisé par l’inoubliable « we shall never surrender » de Churchill.

Dans le tableau de Rockwell, la seule allusion visuelle aux dramatiques événements du journal, se réduit à la poupée, qui gît, inerte sur le tapis, presque foulée du pied, comme une victime innocente de l’East End londonien (fig.7). Sinon, le clair de lune qui se reflète sur le verre du cadre, situé dans la partie supérieure gauche du tableau, traduit la profonde quiétude de cette nuit claire: aucun bombardier, aucun nuage au dessus de la maisonnée du Vermont.

four freedom.PNG

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